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« 1 arbre, 1 habitant » : C’est parti !

Nous l’avions annoncé lors de notre AG en juin, le Département de l’Isère met en place son programme « 1 arbre, 1 habitant », visant à venir en soutien au monde forestier pour garantir l’avenir de nos forêts, notamment face au changement climatique. D’ici 2028, ce ne sont pas moins de 14 millions d’euros qui vont être alloués au programme !

Ce dernier se décline en quatre axes :

  • Forestier, pour les forêts publiques et privées, le plus conséquent avec un objectif d’un million d’arbres ;
  • Agricole, notamment pour des haies, avec un objectif d’environ 50 000 plants ;
  • Cadre de vie, pour verdir les centres-bourgs et constituer des îlots de fraîcheur ;
  • Patrimoine départemental, pour les propriétés du Département (maisons départementales, collèges…).

Pour notre part, c’est l’axe forestier qui nous concerne, puisque 750 000 arbres sont destinés à la forêt publique, et de nombreuses communes vont pouvoir déposer des dossiers pour faire subventionner, à 80 %, les travaux suivants :

  • Plantation d’essences potentiellement adaptées au changement climatique ;
  • Travaux d’accompagnement de la régénération naturelle ;
  • En complément à l’une des deux mesures précédentes, travaux ayant pour vocation d’aider à rétablir l’équilibre forêt-gibier.

N’hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin de plus d’informations. D’ici la fin de l’été, notre Association va recruter un chargé de mission dédié à ce projet, dont l’objectif sera d’accompagner les communes dans le programme. Ce sera votre personne référente pour tout ce qui touche à « 1 arbre, 1 habitant ». L’offre d’emploi paraîtra incessamment sous peu.

Équilibre sylvo-cynégétique Réchauffement climatique Sylviculture

3 juin : sortie « Site d’avenir – changement climatique » à Pierre Châtel

Première placette :

Sur la première placette, une plantation de sapins pectinés a été réalisée suite à une coupe d’une parcelle de chênes et de fayards. La particularité de ces sapins est leur provenance : une partie provient de l’Aude, une autre des Pyrénées orientales, et le reste de Corse.

Chaque plant a été géolocalisé et les piquets ont été colorés différemment selon l’origine. Le but est de définir à moyen terme quelles sont les différences entre ces trois provenances, pour essayer de trouver la plus adaptée à notre climat local. Le choix a été fait de ne pas mettre de protections gibier classiques, afin de tester le système de bagues. Celui-ci ne semble pas efficace, donc des grillages individuels vont être ajoutés prochainement.

L’ONF précise que pour planter il faut bien penser à plusieurs éléments : choisir une espèce adaptée (au climat d’aujourd’hui, comme au climat estimé dans 100 ans) et qui est capable de se régénérer sous elle-même. Pour l’instant beaucoup d’incertitudes persistent sur le changement climatique, mais on peut tout-de-même assurer sans trop de doutes que les années seront plus chaudes et que les précipitations seront réparties différemment, marquant un stress prononcé en période de végétation. L’objectif d’une plantation est d’anticiper la nature puisque la migration naturelle est 10 fois plus lente que la progression du changement climatique. En 2100, on estime que c’est l’équivalent de 800 mètres en altitude et 600 km en latitude que le climat aura gagné.

Pour une meilleure résilience, la forêt mosaïque semble être une des options les plus sûres. On peut aussi espérer un rôle clef de la forêt dans la transition écologique avec une augmentation des matériaux bio-sourcés, d’autant plus quand ils proviennent d’une ressource locale.

Deuxième placette :

Un peu plus en amont se trouve une autre trouée qui a été plantée, cette fois non plus avec des sapins pectinés, mais d’autres essences : sapin de Bornmüller, de Céphalie, et Nordmann. La notion d’essence est d’ailleurs discutable, puisque la science a constaté que certaines espèces proches étaient bien capables de s’hybrider. Il serait donc plus approprié de parler de « complexe d’essences » lorsque celles-ci peuvent s’hybrider.

Ces 3 essences viennent de secteurs plus méditerranéens, habitués à subir 3 ou 4 mois sans grandes précipitations. L’inconnue la plus risquée est la résistance aux gelées tardives, qui sont encore fréquentes dans les Alpes. Dans cette parcelle, les protections de gibier ont bien été mises, et l’ONF précise d’ailleurs que leur installation multiplie le coût par 3 ! Nous insistons alors sur l’intérêt de rechercher un équilibre entre la forêt et le gibier, qui permettra à la forêt de se régénérer correctement sans faire appel à des plantations protégées.

L’avantage d’avoir choisi des essences proches est que les cortèges vivants qui les accompagnent sont très similaires eux aussi, évitant ainsi un bouleversement d’un point de vue de la biodiversité, et promettant une intégration réussie aux nouveaux plants. La croissance de ces essences sera alors comparée, mais il se trouve qu’elles sont déjà présentes en France depuis environ 150 ans, et qu’elles montrent des résultats intéressants. L’objectif à long terme est que les sapins les plus adaptés au climat puissent s’hybrider et que, par sélection naturelle, soient favorisés certains traits.