Vendredi dernier, le 24 juin, nous nous retrouvions à Lans-en-Vercors pour tenir notre Assemblée générale ordinaire. Nous remercions la commune et son Maire Michael Kraemer pour l’accueil, ainsi que l’ensemble des personnes ayant fait le déplacement : nos adhérents bien entendu, mais aussi le Département de l’Isère, notre Députée Marie-Noëlle Battistel, l’ONF, le PNR du Vercors, notre Fédération nationale et notre Union régionale, la scierie Blanc, et quelques anciens Maires que la thématique de la forêt passionne toujours.

Nous excusons aussi les élus du Département, Jean-Pierre Barbier, Fabien Mulyk et Nathalie Faure, le même jour en séance publique ; les parlementaires Frédérique Puissat, Michel Savin et Didier Rambaud ; la scierie Eymard ; et le Président de la Fédération nationale des COFOR, Dominique Jarlier.

Le Président Guy Charron a également rendu hommage à Jean Faure, qui nous a récemment quittés, dont l’engagement politique en tant que Maire et Sénateur pour les communes rurales et forestières a toujours été exemplaire. Il a aussi été Président de l’Association des communes forestières de l’Isère de 1989 à 2004, et depuis cette date, son Président d’honneur. Une minute de silence solennelle a été tenue en son souvenir.

Jean Faure, ancien Maire de Autrans, Sénateur, et Président d’honneur des COFOR 38.

Lors de son rapport moral, notre Président a rappelé notre rôle d’interlocuteur privilégié des communes et intercommunalités face aux sujets forêt-bois. La force de notre réseau vient de l’engagement de plus de 6000 collectivités à travers toute la France, dont 125 en Isère, et nous vous en remercions. Guy Charron a également souligné l’intérêt des Chartes forestières de territoire, qui sont une véritable opportunité de mettre en place des actions cohérentes en lien avec les enjeux locaux de la filière, tout en créant du lien entre acteurs du territoire. Il a ensuite insisté sur les multiples rôles des élu.es, à savoir aménageur du territoire, prescripteur de la commande publique, propriétaire de forêt, et médiateur. En effet, les problématiques de sur-fréquentation en forêt sont de plus en plus prégnantes et la multiplication des activités de nature peuvent parfois rentrer en conflit avec la gestion forestière, ou même la chasse. À ce titre, ce dernier rôle de médiateur est central, pour réussir à concilier les usages et ainsi garantir la multifonctionnalité de la forêt. C’est là l’objectif des Forestivités, événement qui vise à sensibiliser le grand public à la gestion durable de nos forêts par une programmation ludique et variée, cet automne. Enfin, le Président a terminé en insistant sur notre implication pour défendre l’intérêt des communes forestières et accompagner au mieux nos adhérents dans leur politique forestière.

Alain Lesturgez, Directeur de la FNCOFOR a aussi pris la parole pour nous faire un retour sur les actualités nationales. Un des sujets important a été celui des Assises de la forêt qui se sont tenues il y a quelques mois. Les quatre principales thématiques abordées ont été : la décarbonation, la résilience des forêts, la commercialisation des bois et la thématique forêt-société. Le Directeur a évoqué le bras de fer qui s’était mis en place avec l’État en 2021 concernant la hausse de la contribution des communes par le biais de la taxe à l’hectare. Il loue l’engagement des milliers de collectivités qui ont répondu à l’appel des COFOR en votant une délibération de soutien à la motion. L’État est alors revenu sur sa décision et a annulé cette mesure en échange d’une meilleure contractualisation des bois en forêt communale. Les échanges avec l’ONF ont pu reprendre leur cours et une nouvelle convention est en écriture, de manière constructive et partenariale.

Jean-Yves Bouvet, Directeur de l’agence Isère de l’ONF, nous a présenté une rapide analyse des ventes de résineux de printemps. La tendance à la hausse enclenchée sur 2021 s’est confirmée, avec seulement 7 % de lots invendus et une augmentation des prix pour les très bonnes qualités (hausse à relativiser selon les contraintes de la coupe et la qualité des bois). Concernant les feuillus, une vente « séparée » a eu lieu pour la première fois en septembre et le fonctionnement a satisfait les acheteurs, donc cela va être reconduit à la rentrée. Le contexte international entraine aussi des tensions sur le bois énergie. À propos des contrats d’approvisionnement en bois façonnés, l’ONF rappelle que la forêt domaniale délivre tous ses lots en contrats. Afin de pouvoir garantir le plus de part de marché possible de la forêt publique dans l’approvisionnement des scieries, il est nécessaire que l’ONF ait une meilleure visibilité sur la volonté des communes à mettre des coupes en contrat. Ceci permet de sécuriser le débouché des bois et conforter la filière locale.

Le Département de l’Isère, représenté par Patrick Prudhomme a présenté les différentes composantes de la politique forestière du CD 38, notamment sur les aides à disposition des communes, telles que l’acquisition de foncier, les travaux en montagne, la desserte, la valorisation des sous-produits en bois énergie, etc. Le Département a également fait l’annonce du programme « 1 arbre, 1 habitant », qui prévoit en Isère des moyens financiers colossaux dans le but de conforter l’avenir des forêts, en agissant sur plusieurs volets :

  • La plantation d’essences adaptées au réchauffement climatique et leur entretien sur deux ans ;
  • Les travaux d’accompagnement de la régénération naturelle, qui constitue une aubaine à entretenir pour pouvoir régénérer la forêt à moindres coûts ;
  • Les travaux de soutien au rétablissement de l’équilibre sylvo-cynégétique.

Le programme prévoit une aide à 80 %, et un cofinancement possible à toute autre aide ou subvention, telles que le Plan de relance ou bien Sylv’ACCTES.

Enfin, le Président de l’Union régionale, Alain Meunier, a pris la parole pour témoigner du travail effectué à l’échelle régionale. Le bois construction reste un axe fort de travail, avec la promotion de la certification Bois des Alpes et de l’AOC Bois de Chartreuse, qui permettent de valoriser nos bois montagnards et les entreprises locales. Du côté du bois énergie, un nouveau modèle de PAT (Plant d’approvisionnement territorial) est en train d’être expérimenté dans les Chambaran, afin de mieux intégrer l’impact environnemental de l’exploitation du bois énergie. D’autre part, l’Union régionale est fortement impliquée dans la mise en place du FEADER et des enveloppes allouées à la forêt. Enfin, cette année a été l’occasion de tester dans un réseau d’écoles pilotes le programme « Dans 1000 communes la forêt fait école », qui consiste à inclure les enfants d’une école dans la gestion d’une parcelle communale afin d’aborder les multiples enjeux liés à la forêt et l’humain. Pour cette première année, les écoles de Lissac (15), Passy (74) et Saint-Pierre-d’Entremont (73) ont initié la démarche, qui seront suivies dès septembre par Lans-en-Vercors et Tréminis en Isère.