Mardi 22 juin, les Communes forestières et les CFT des Chambaran et de Bas-Dauphiné et Bonnevaux ont organisé une formation intitulée « forêt et changement climatique, comprendre pour mieux agir », ayant remporté un franc succès auprès des élus locaux, avec 24 participants !

Une sortie sur le terrain en forêt privée l’après-midi, menée par le CNPF, a permis de s’interroger sur le changement climatique et la gestion forestière, dont la question est encore très ouverte et débattue chez les forestiers. Il faut réfléchir à l’avenir de la parcelle (quel climat dans 50 ou 100 ans), à ses facteurs limitants (disponibilité en eau par exemple), à une éventuelle évolution de structure que l’on souhaite pour le peuplement (améliorer le taillis, passer en futaie régulière ou irrégulière…), la capacité des essences présentes localement à résister d’ici quelques décennies, au besoin d’en implanter de nouvelles de la main de l’Homme…

Dans tous les cas, le sol est un élément fondamental dans la réflexion, car sa composition, sa profondeur, sa capacité à retenir l’eau, sa teneur en minéraux et en carbone sont absolument déterminants pour la forêt qui pousse(ra) dessus. C’est pourquoi nous avons eu une démonstration d’une rapide étude de sol (cf photo) à la tarière. Celle-ci a révélé un sol limono-argileux, assez profond, et montrant des traces d’oxydation révélant une présence d’eau périodique, ce qui en fait donc un sol assez propice pour une forêt.

Enfin, la formation s’est achevée en salle en fin de journée, afin d’aborder un volet théorique sur les données scientifiques du changement climatique ainsi que ses conséquences sur l’arbre, l’écosystème et la sylviculture. S’en est suivie la présentation de deux outils, BioClimSol (CNPF) et ClimEssences (ONF), visant à définir sur la base de multiples facteurs quelles sont les essences susceptibles d’être les mieux adaptées au changement climatique à un endroit donné. La comparaison des deux outils, fonctionnant différemment, se révèle être très intéressante !

Pour clore la réunion, un temps d’échange a été laissé afin de pouvoir dans un premier temps poser des questions, et dans un second temps réfléchir aux actions concrètes que les élus locaux peuvent mettre en œuvre. Il en est ressorti deux pôles d’actions principaux dont voici quelques exemples :

  • Expérimenter et valoriser : planter de nouvelles essences test ; développer le bois énergie et favoriser l’approvisionnement local ; construire en bois local (par exemple Bois des Alpes) ; développer les haies et autres linéaires boisés ; traiter avec des entreprises soucieuses et respectueuses ; etc.
  • Sensibiliser et mobiliser : développer des sentiers pédagogiques ; inciter les écoles à faire des sorties ; réaliser des chantiers participatifs (faire planter des écoles par exemple) ; communiquer via le bulletin municipal ; se servir de l’attrait artistique pour faire venir les gens en forêt ; etc.